Content-Type: text/html; charset=UTF-8

épuisé sa miséricorde


"Ce même Ciel qui m'a touché le cœur, et fait jeter les yeux sur les égarements de ma conduite, m'a inspiré de vous venir trouver, et de vous dire de sa part que vos offenses ont épuisé sa miséricorde, que sa colère redoutable est prête de tomber sur vous, qu'il est en vous de l'éviter par un prompt repentir, et que peut-être vous n'avez pas encore un jour à vous pouvoir soustraire au plus grand de tous les malheurs"
Don Juan ou le Festin de pierre, IV, 6

L'expression fait partie du vocabulaire de la chaire. On la relève, entre autres, dans le "Quatrième sermon pour le premier dimanche de Carême" prêché par Bossuet lors du Carême du Louvre en 1662 :

En effet considérez cet homme emporté dans l'ardeur de sa passion ; il ne trouve aucune apparence qu'un Dieu si grand et si bon veuille tyranniser sa créature, ni exercer sa puissance pour briser un vaisseau de terre ; longtemps il s'est flatté de cette pensée, qu'il n'était pas digne de Dieu de se tenir offensé de ce que faisait un néant, ni de s'élever contre un néant. Après, une seconde réflexion lui fait voir combien cette entreprise est furieuse, qu'un néant s'élève contre Dieu. Là il se dit à lui-même ce que criait le prophète à ce capitaine des Assyriens : « Contre qui as-tu blasphémé ? contre qui as-tu élevé ta voix et tourné tes regards superbes : » Quem blasphemasti ? contra quem exaltasti vocem tuam, et elevasti in excelsum oculos tuos? « C'est contre le Saint d'Israël, » c'est contre un Dieu tout-puissant : Contra Sanctum Israël. Son audace insensée le confond ; et lui qui ne voyait rien qui pût épuiser la miséricorde, ne voit plus rien maintenant qui puisse apaiser la justice.
(éd. t.IX, p. 60)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs