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Arbres épais


"Arbres épais, et vous, prés émaillés,
La beauté dont l'hiver vous avait dépouillés
Par le printemps vous est rendue:
Vous reprenez tous vos appas;
Mais mon âme ne reprend pas
La joie, hélas! que j'ai perdue."
La Princesse d'Elide, III, 4

Les paroles de l'air de Tircis sont inspirées d'un monologue du berger Mirtillo, héros du Pastor fido (1602) de Battista Guarini (1), dont l'abbé de Torche fournissait à la même époque une traduction sous le titre du Berger fidèle (Paris, Quinet, 1664-1666) (2).


(1)

MIRTILLO

O primavera, gioventù de l'anno,
Bella madre di fiori,
D'erbe novelle e di novelli amori,
Tu torni ben, ma teco
Non tornano i sereni
E fortunati dì de le mie gioie;
Tu torni ben, tu torni,
Ma teco altro non torna
Che del perduto mio caro tesoro
La rimembranza misera e dolente.
(Acte III, sc. 1)

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(2)

Agréable printemps, jeunesse de l'année,
Qui formes un tapis de diverses couleurs,
Qui fais naître et briller les amours et les fleurs,
Dont si pompeusement la terre est couronnée,
Tu reviens dans ces lieux, mais avec les zéphirs,
Tu ne ramènes pas ma joie et mes plaisirs;
Tu reviens étaler tes beautés et ta gloire.

Mais de ton aimable retour
Il ne me reste rien que la triste mémoire
Du précieux trésor qu'a perdu mon amour.
(III, 1, p. 109 )

Ce second air de Tircis est une plainte en musique




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