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As-tu là ton carrosse


"Vicomte, as-tu là ton carrosse ?"
Les Précieuses ridicules, sc. XI

La discussion sur les modes de déplacement dans Paris est dans l'air du temps.

"Les Lois de la galanterie" de Charles Sorel consacrent un paragraphe à la nécessité de disposer d'un carrosse :

Maintenant que les crottes s’augmentent tous les jours dans cette grande Ville avec un embarras épouvantable, nous ne trouvons plus à propos que nos Galants de la haute volée soient en cet équipage, et aillent autrement qu’en Carrosse, où ils seront plus en repos, et moins en péril de se blesser, ou de se gâter. [...] De quelque condition que soit un Galant, nous lui enjoignons donc d’avoir un Carrosse, s’il en a le moyen, d’autant que lorsqu’on parle aujourd’hui de quelqu’un qui hante les bonne Compagnies, on demande incontinent, A-t-il Carrosse ? et si l’on répond qu’oui, on en fait beaucoup plus d’estime : C’est aussi une chose très utile à un Homme qui veut être dans la bonne réputation, d’entretenir un Carrosse, voire deux, quand ce ne serait que pour faire plaisir à quelques Dames qui n’en ont point, ou de qui les chevaux sont malades et leur en prêter quelquefois pour leur promenade et leurs visites ; ce qui les oblige de telle sorte, que l’on est après beaucoup mieux venu chez elles ; et entre les bonnes qualités d’un Homme, l’on ne manque pas de dire toujours d’abord, il a un bon Carrosse, ce qui vous met incontinent dans l’honneur et dans le crédit.
(§ VII)

Dans le même recueil figure une "Lettre à un ami", dans laquelle il est beaucoup question de moyens de transport (cheval, chaise, etc) et, en particulier, de carrosses :

Si la noblesse de Paris s'accoutume à aller en carrosse, comme elle en prend le chemin, au lieu qu'autrefois elle n'allait qu'à cheval, il est à craindre qu'à la fin elle soit aussi neuve à ce métier.
(Recueil des pièces en prose les plus agréables de ce temps, Paris, Charles de Sercy, 1658, p. 150)




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