Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Ce qu'il aurait fallu faire pour le guérir


"Je suis fâché de vous quitter si tôt, mais il faut que je me trouve à une grande consultation qui se doit faire, pour un homme qui mourut hier. - Pour un homme qui mourut hier? - Oui, pour aviser, et voir ce qu'il aurait fallu lui faire pour le guérir."
Le Malade imaginaire, III, 10

Une plaisanterie analogue figurait dans le spectacle du Théâtre italien de Paris, intitulé "Le Remède à tous maux / Il rimedio a tutti mali", joué à partir du mois de septembre 1668. Dans les notes de l'Arlequin Biancolelli, on relève le passage suivant :

Je dis ensuite que je suis médecin, chirurgien, apothicaire et barbier [...] et que j'ai des preuves de ma capacité qui pourraient rendre tous mes malades très sains, s'ils n'étaient pas morts.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 458-459)

De même qu'un miracle raconté par un personnage du Médecin malgré lui ("on la tenait morte"), la situation évoque certains aspects de l'épisode de Lazare dans l'Evangile :

Jésus étant venu trouva qu'il y avait déjà quatre jours qu'il était dans le tombeau. Et comme Béthanie n'était éloignée de Jérusalem que d'environ quinze stades, plusieurs des Juifs étaient venus voir Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère. [...] Marthe dit à Jésus : "Seigneur, si vous eussiez été ici, mon frère ne serait pas mort [...] Marie, étant venue au lieu où était Jésus et l'ayant vu, se jeta à ses pieds et lui dit : "Seigneur, si vous eussiez été ici, mon frère ne serait pas mort."
(Evangile selon Saint Jean, 11, Le Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus Christ, trad. Lemaistre de Sacy, 1667, t. I, p. 378-380) (1)


(1) source : L. Thirouin, "L'impiété dans le Malade imaginaire", Libertinage et philosophie au XVIIe siècle, éd. A. Mckenna et P. F. Moreau, Université de Saint Etienne, t. IV, 2000, p. 128




Sommaire | Index | Accès rédacteurs