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Ce qu'il faut pour paraître marquis


" Vous savez ce qu'il faut pour paraître marquis ;
N'oubliez rien de l'air, ni des habits :
Arborez un chapeau chargé de trente plumes
Sur une perruque de prix ;
Que le rabat soit des plus grands volumes,
Et le pourpoint des plus petits ;
Mais surtout je vous recommande
Le manteau d'un ruban sur le dos retroussé :
La galanterie en est grande,
Et parmi les marquis de la plus haute bande,
C'est pour être placé.
Avec vos brillantes hardes
Et votre ajustement,
Faites tout le trajet de la salle des gardes,
Et vous peignant galamment,
Portez de tous côtés vos regards brusquement."
Remerciement au roi, v. 17-33

Un passage du livre "Princes" des Tragiques (1616) d'Agrippa d'Aubigné proposait la description suivante du comportement du courtisan :

Il reste que le corps comme l'accoutrement
Soit aux lois de la cour : marcher mignonnement,
Trainer les pieds, mener les bras, hocher la tête
Pour branler à propos d'un pennache la crête
Garnir et bas et haut de roses et de noeuds,
Les dents de muscadin, de poudre les cheveux.
Fais-toi dedans la foule une importune voie,
Te montre ardent à voir afin que l'on te voie
Lance regards tranchants pour être regardé.
(Les Tragiques, Livre II, P. Jannet, 1857, p. 118)

Dans l'Ecole des maris, Sganarelle stigmatisait le despotisme de la mode ("à la mode il faut m'assujettir") et raillait "les sottises qu'on porte".




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