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Chez toi doit naître un fils


"Chez toi, doit naître un fils, qui sous le nom d'Hercule,
Remplira de ses faits, tout le vaste univers.
L'éclat d'une fortune, en mille biens féconde,
Fera connaître à tous, que je suis ton support
Et je mettrai tout le monde
Au point d'envier ton sort."
Amphitryon, III, 10, v. 1916-1921

Une annonce semblable était effectuée dans Les Sosies de Rotrou (1).

Les termes dans lesquels elle est formulée chez Molière rappellent ceux de l'"annonciation à Joseph" (Evangile selon saint Matthieu) (2) et de l'"annonciation à Marie" (Evangile selon saint Luc) (3)

Le ridicule de la naissance d'Hercule avait été souligné par La Mothe le Vayer dans le traité "De la crédulité" (Nouvelle Suite des Petits Traités, 1659) (4)


(1)

Cet enfant sera dieu, tous ses faits des merveilles,
La gloire son objet, l'univers sa maison,
Son père est Jupiter, qu'Hercule soit son nom.
(V, 5)

Qu'Hercule soit le nom de ce jeune héros,
Que par lui chacun te révère.
(V, 6)

(2)

Un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : "Joseph, fils de David, ne craignez point de prendre avec vous Marie votre femme; car ce qui est né dans elle a été formé par le Saint Esprit.
Et elle enfantera un fils, qui sera appelé Jésus."
(Evangile selon Saint Matthieu, I, 20-24, Le Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus Christ, trad. Lemaistre de Sacy, 1667, t. I, p. 4-5)

(3)

L'ange lui dit :"Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein et vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il règnera éternellement sur la maison de Jacob et son règne n'aura point de fin."
(Evangile selon Saint Luc, I, 30-33, Le Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus Christ, trad. Lemaistre de Sacy, 1667, t. I, p. 200)

(4)

Pour ce qui regarde l'application du prodige à la naissance de ce petit héros, tenez-la plus ridicule encore que le reste ne vous doive pas être suspect. Il n'y a guère eu de grands hommes dont on n'ait rendue miraculeuse l'entrée et la sortie de ce monde.
(éd. des Oeuvres de 1756, VI, 2, p. 241)




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