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Découvrir au peuple


"Ne voyez-vous pas bien quel tort ces sortes de querelles nous font parmi le monde? et n'est-ce pas assez que les savants voient les contrariétés, et les dissensions qui sont entre nos auteurs et nos anciens maîtres, sans découvrir encore au peuple, par nos débats et nos querelles, la forfanterie de notre art?"
L'Amour médecin, III, 1

L'idée avait été énoncée dans l'essai "De la ressemblance des enfants aux pères" (II, 37) de Montaigne, en une formulation proche de celle de Molière (1).

On la retrouvera dans l'"homélie académique" "De l'âme" (1666) de La Mothe le Vayer, où un parallèle sera suggéré avec les querelles de la religion (2).


(1)

Quand ils sont beaucoup, ils décrient à tous les coups le métier: d'autant qu'il leur advient de faire plus souvent mal que bien. Ils se devaient contenter du perpétuel désaccord, qui se trouve dans les opinions des principaux maîtres et auteurs anciens de cette science, lequel n'est connu que des hommes versés aux livres; sans faire voir encore au peuple les controverses et inconstances de jugement, qu'ils nourrissent et continuent entre eux.
(éd. C. Journel, Paris, 1659, p. 796)

(2)

Nous voyons régner des dissensions pleines d'opiniâtreté, non seulement dans la médecine au préjudice de nos vies, mais aussi dans la théologie même au grand scandale de la religion.
(éd. des Oeuvres de 1756, III, 2, p. 175)




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