Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Dormez, beaux yeux
- « Dormez, dormez, beaux yeux, adorables vainqueurs,
- Et goûtez le repos que vous ôtez aux cœurs,
- Dormez, dormez, beaux yeux.
- - Silence, petits oiseaux,
- Vents, n'agitez nulle chose,
- Coulez doucement, ruisseaux,
- C'est Caliste qui repose. »
- Les Amants magnifiques, Troisième intermède, scène 4
.
Lieu commun de l’opéra italien, la scène de sommeil illustrée par Francesco Buti et Luigi Rossi dans L'Orfeo créé à Paris en 1647 (1), est ici imitée de l’air et du trio du sommeil de l’opéra Ercole amante (1662) de Francesco Buti et Francesco Cavalli : "La Scène représente la Grotte du Sommeil"… (2).
(1)
- CHORO.
- Dormite, begl’occhi, dormite,
- Che se ben tant’impiagate,
- Più dolce è il mal che fate
- Qual hora in pace ferite.
- Dormite, begl’occhi, dormite.
- (II, 9)
(2)
- PASITHEA
- Mormorate
- o fiumicelli,
- sussurrate
- o venticelli,
- e col vostro sussurro, e mormorio
- dolci incanti dell'oblio,
- ch'ogni cura fugar ponno
- lusingate al sonno il Sonno.
- Chi da ver ama
- vie più il diletto
- del caro oggetto
- che 'l proprio brama,
- quind'è ch'io posi
- la notte, e 'l die
- le contentezze mie
- del consorte gentil ne' bei riposi.
- CORO
- Dormi, dormi, o Sonno dormi
- fra le braccia a Pasithea
- ninfa aver non ti potea
- più d'affetti a' tuoi conformi:
- dormi, dormi o Sonno dormi.
- Dormi, dormi o Sonno dormi
- sovra a te gli amori istessi
- lente movano le piume;
- e al tuo cor placido nume,
- gelosia mai non appressi
- de' suoi rei sospetti i stormi
- dormi, dormi o Sonno dormi.
- PASITHEE
- Murmurez, ô Ruisseaux, et vous charmants Zéphyrs,
- Par le doux bruit de vos soupirs,
- Eloignez tout souci du bel objet que j’aime ,
- Et flattez le sommeil du Dieu du Sommeil même :
- Quand nous aimons sincèrement,
- Nous pensons toute notre vie
- A chercher le contentement
- Du bel objet qui fait notre tourment,
- Plus qu’à contenter notre envie.
- C’est ainsi que je mets mon plaisir le plus doux
- Dans le profond repos de mon aimable Epoux.
- CHŒUR.
- Dans le beau sein de celle qui t’adore
- Repose, heureux Epoux, et dors tranquillement,
- Il serait malaisé d’en trouver une encore
- D’une humeur si conforme à ton tempérament :
- Que d’une aile lente et discrète
- Les Amours voltigeants craignent de t’éveiller :
- Que la Jalousie inquiète
- Loin de toi pour jamais te laisse sommeiller.
- (II, 6)
Sommaire | Index | Accès rédacteurs