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En garde, Monsieur, en garde


"Une, deux. Remettez-vous. Redoublez de pied ferme. Un saut en arrière. Quand vous portez la botte, Monsieur, il faut que l'épée parte la première, et que le corps soit bien effacé. Une, deux. Allons, touchez-moi l'épée de tierce, et achevez de même. Avancez. Le corps ferme. Avancez. Partez de là. Une, deux. Remettez-vous. Redoublez. Un saut en arrière. En garde, Monsieur, en garde."
Le Bourgeois gentilhomme, II, 2

Les notes de l'Arlequin Biancolelli, recueillies et traduites par Gueulette au siècle suivant, indiquent qu'une leçon d'escrime était mise en scène dans le spectacle du Théâtre italien intitulé Le Gentilhomme campagnard, joué à partir de janvier 1670 (voir également "ils lui mettent son habit"):

Cette scène se passe entre mon frère et moi [...] il me dit qu'il est honteux que je ne sache pas faire mes exercices, danser, faire des armes, monter à cheval ; je lui dis que je sais tout cela ; il me dit qu'il veut savoir si tire bien des armes et met l'épée à la main ; moi, croyant qu'il veut me tuer, je me sauve : "Ah, fratricide, lui dis-je, je te donne ma malédiction" ; il me dit qu'il n'a pas l'intention de me faire du mal, que c'est seulement pour voir si je n'ai pas oublié mes premières leçons ; il me dit de me mettre en garde, je ne réponds que des coqs-à-l'âne ; il frappe du pied, je fais comme s'il m'avait blessé et je pleure ; il me dit de me couvrir, je me couvre le visage et fais tout de travers.
(éd. D. Gambelli, Arlecchino a Parigi. Lo scenario di Domenico Biancolelli, Rome, Bulzoni, 1993, t. II, p. 511)




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