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Stances sur l'Ecole des femmes
- [Nicolas Boileau], "Stances sur L'Ecole des femmes", in Les Délices de la Poésie galante, des plus célèbres auteurs du temps, Paris, Jean Ribou, 1663 p. 176-177 (privilège : 14 septembre 1663 ; achevé d’imprimer : 25 septembre 1663).
- En vain mille jaloux esprits
- Molier, osent avec mépris
- Censurer ton plus bel ouvrage ;
- Sa charmante naïveté
- S'en va, pour jamais, d'âge en âge
- Enjouer la postérité.
- Tant que l’Univers durera,
- Avecque plaisir on lira,
- Que quoi qu’une Femme complote,
- Un Mari ne doit dire mot,
- Et qu’assez souvent la plus sotte
- Est habile pour faire un sot.
- Ta Muse avec utilité
- Dit plaisamment la vérité,
- Chacun profite à ton École,
- Tout en est beau, tout en est bon,
- Et ta plus burlesque parole
- Est souvent un docte sermon.
- Que tu ris agréablement !
- Que tu badines savamment !
- Celui qui sut vaincre Numance,
- Qui mit Carthage sous sa loi,
- Jadis sous le nom de Térence,
- Sut-il mieux badiner que toi ?
- Laisse gronder tes envieux,
- Ils ont beau crier en tous lieux
- Que c’est à tort qu’on te révère,
- Que tu n’es rien moins que plaisant.
- Si tu savais un peu moins plaire,
- Tu ne leur déplairais pas tant.
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