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Trembler pour ce qu'il aime
- "C'est une douce chose, après une victoire,
- Que la gloire, où l'on voit ce qu'on aime élevé:
- Mais parmi les périls mêlés à cette gloire,
- Un triste coup, hélas! est bientôt arrivé. [...]
- Et de quelque laurier qu'on couronne un vainqueur;
- Quelque part que l'on ait à cet honneur suprême;
- Vaut-il ce qu'il en coûte aux tendresses d'un cœur,
- Qui peut, à tout moment, trembler pour ce qu'il aime?"
- Amphitryon, I, 3, v. 552-564
Le poème La Reine au roi sur ses travaux de la guerre (1667) de Fléchier s'était attaché à dépeindre l'inquiétude que procurent les combats à l'amante, en dépit de la gloire qu'ils apportent à l'être aimé.
Le tome III du chansonnier Maurepas contient un madrigal proposant une variation sur le même thème :
- Madrigal
- Dans lequel l’auteur fait parler Marie-Thérèse d’Autriche Reine de France pendant que le roi Louis XIV son mari faisait la conquête de plusieurs villes dans les Pays-bas l’an 1667.
- Tous cède à mon époux, quoi qu’il puisse entreprendre,
- Armé pour ma querelle, il me montre aujourd'hui
- Que voir une place et la prendre
- Est la même chose pour lui.
- Mais hélas ma peine est extrême,
- Que partout il s’expose, il fait tout par lui-même
- Ce qu’il peut faire par autrui.
- Ô Dieux s’il faut souffrir les mortelles alarmes
- Pour voir les Flamands sous nos lois
- Je ne veux plus d’un bien qui coûte tant de larmes
- Et je renonce à tous mes droits.
La harangue de "Laodamie à Protésilas" des Femmes illustres (1644) des Scudéry avait exprimé les angoisses qu'éprouve l'épouse dans l'attente de son amant parti au front.
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